La question « Qui je suis ? » est l’une des plus complexe aujourd’hui. Quand on rencontre quelqu’un, nous donnons généralement notre prénom, nom et ce que nous faisons dans la vie. En exprimant cela, rien ne dit qui je suis pour autant. Manquer de clarté sur « Qui je suis ? » ajouté à un manque de sens, et nous arrivons inéluctablement sur une non complétude tenace !
L’équipe « Réussir sa vie + » a un point de vue singulier sur ce sujet.
Si j’avais à définir qui je suis aujourd’hui, je dirai que je suis la somme des conversations que j’ai eu avec moi-même depuis ma naissance. Mes points de vue, mes regards, mes émotions, mes sentiments, mes jugements, mes critiques constituent l’essentiel de ma personnalité.
En y réfléchissant, cette personnalité m’encombre comme un corps étranger à mon JE originel.
Quand je me prends pour cette personnalité, quand je m’identifie, je m’éloigne de moi-même, je m’éloigne de l’autre, de la vie en général. Et j’arrive dans un plan ou la séparation, le conflit, la dualité, la comparaison, la compétition dominent.
Dans ce plan, je ne participe plus à la danse de la vie comme j’ai pu l’expérimenter dans mon enfance, quand ce dialogue avec moi-même n’était pas encore présent.
A cette époque, la joie, l’amour, le rayonnement, l’authenticité, la créativité constituaient mon quotidien.
Et ce dialogue continu son œuvre inlassablement en m’éloignant de mon être, un peu plus chaque jour qui passe.
La majorité d’entre nous comprends cette approche intellectuellement. Néanmoins la mise en œuvre, dans notre esprit d’occidental conditionné, est une autre paire de manche. Comprendre et appliquer un plan d’action de façon mécanique ne fonctionne pas.
En faisant ce constat, je me suis posé la question sur les solutions qui pouvaient exister pour retrouver cet élan de vie perdu au cours de mes années.
Direction la FNAC, pour trouver une recette de cuisine, pas trop complexe, sur le sujet. Arrivé sur place, je prends conscience que le rayon « bien être – connaissance de soi » devient aussi grand que le rayon yaourt dans mon hypermarché : 30 mètres de long sur 2,50 mètres de hauteur. Chaque auteur ayant un avis tranché sur le bonheur. Et pour clouer le tout je lis sur une affichette les propos de Gurdjieff :
« – Pour s’éveiller, il s’agit de voir ce qui est. Et ce qui est, c’est ma mécanicité totale, mon impuissance à changer, à m’éveiller, à en sortir, bref : ma nullité ! »
Merci la FNAC donc. Nous voyons bien la difficulté de la démarche. Prendre conscience de ce qui se passe en moi n’ait pas chose aisée.
Après cet épisode, j’ai commencé à faire du silence un ami. Silence en marchant, silence en cuisinant, silence dans la contemplation, silence dans l’interaction avec l’autre. Le dialogue avec moi-même a commencer à ralentir, petit à petit. Dans cet espace de silence, j’ai commencé à percevoir la mascarade dans laquelle je vivais, l’identification à ma personnalité.
Puis comme un animal sauvage enfermé depuis des lustres, le rayonnement originel de mon être s’est mis à apparaître, le monde de l’obligation a commencé à laisser place au monde de la créativité, une respiration de bien-être a dissous toute forme de souffrance. Libre, enfin libre !